Charles Gir : peintre-sculpteur (1883-1941)

Artiste peintre, caricaturiste, sculpteur, affichiste, Charles Gir est né à Tours le 4 novembre 1883. Son vrai nom est Girard. En 1911, il épouse la comédienne Jeanne Fusier et fonde avec elle une famille, au sein de laquelle naissent une fille, Françoise, et un fils, François.

Charles Gir et son épouse

En 1929, il s'établit à Grisy-les-Plâtres où il sculpte un monumental Don Quichotte avec de la terre glaise de Grisy les Plâtres. Cette oeuvre de 1934, est aujourd'hui implantée sur la terrasse de la préfecture de Cergy-Pontoise.

La nouvelle guerre de 1940 l'entraîne dans les Charentes, chez des amis, où il tombe malade. Il meurt à l'hôpital de Bordeaux en 1941. Il repose à présent, au cimetière du village. Jeanne Fusier Gir l'y a rejoint en 1973.

De la Touraine à l’opéra

Petit fils d’un musicien, directeur du conservatoire de Tours, Charles Gir, de son vrai nom, Charles Girard apprend tout jeune, le violon. Placé contre son gré, comme vendeur en librairie à Tours, il fait tout pour se faire licencier rapidement et s’enfuir à Paris, en bicyclette, en emportant son violon pour tout bagage.

A Paris, il suit les cours de l’école de sculpture Germain Pilon et l’école Boulle, pour rassurer ses parents. N’ayant pas les moyens financiers de subsister par ses seuls travaux de sculpture, il se lance très rapidement dans le dessin de presse, la caricature, l’affiche de théâtre où il connait une célébrité rapide.
Son goût pour la musique le conduit à la danse. Pendant dix sept ans, il fréquente dans l’opéra: les cours de danse, les concours, les répétitions d’où il tire un nombre incalculable de croquis, de pastels, de sculptures; il devient ainsi le "pastelliste" de la danse. 

De la première guerre mondiale à la vie mondaine

Gazé, dès les premiers affrontements de la guerre de 1914, il échappe de justesse à la mort, mais ne cesse pas de dessiner pour autant. Dès lors, son inspiration ne se dégage pas facilement des souvenirs de cette époque. La dernière année du conflit, il est affecté au "camouflage", section particulière où il côtoie des musiciens, des écrivains, Raoul Dufy et d’autres peintres : ses futurs amis.

Après la guerre, il dessine à Comoedia, expose au salon des humoristes, au salon des indépendants, au salon d’automne et poursuit son oeuvre de sculpteur. Admirateur d’Honoré Daumier, il peint beaucoup de personnages de théâtre et de cirque.
Affichiste, il travaille pour Mistinguett, Dranem, Maurice Chevalier, les DollySister’s, Damia, Jeanne Fusier, l’arlequin du gala de l’union des artistes, la loterie nationale...

Dans ces années là, Montmartrois il côtoie ses amis: Vilette, Gassier, Courteline, Mac Orlan, Colette, Dorgelès, Jehan Rictus, Dorival, Poulbot, Paul Colin, illustre des livres, ramène d’Italie des croquis du jeune Mussolini, va peindre en Espagne et au Maroc, expose en Amérique des peintures et sculptures, se produit sur scène avec un orchestre en exécutant des pastels.
En quelques mots, il est bon vivant et chahuteur ; Montmartre et l’époque s’y prêtent!

En 1928, il travaille avec son ami Paul Colin à la décoration du bal Tabarin, dessinant la danse moderne, le French cancan et les ballets noirs.

Du retrait à la campagne au choc de septembre 1939

A cette époque de sa vie, il peint de plus en plus et s’évade vers les campagnes d’Ile de France et de Saint Guénolé, en Bretagne.Ainsi, il prend souvent pension au café Kerlizin, d’Epiais Rhus, où il vient avec Raoul Dufy rejoindre d’autres amis peintres. Charles Gir peint là, une grande fresque destinée à la décoration de la salle du café.

En 1929, Jeanne Fusier et lui achètent une ferme à Grisy les Plâtres. Charles Gir, qui cesse, dès lors, d’être mondain et parisien, aménage un grand atelier dans lequel il travaille en solitaire, jusqu’en 1939. C’est là, qu’il célèbre les lumières et les couleurs du Vexin, c’est encore là, qu’il crée son "Don Quichotte", le chevalier à la triste figure.
La déclaration de la seconde guerre mondiale le brise définitivement. Accablé par ce nouveau conflit et malade, il meurt seul, à l’hôpital, en 1941 à Bordeaux.
Son fils François Gir, a dit de son père qu’il était un homme franc, ironique, quelque fois cinglant, mais d’une immense bonté.