Histoire de Grisy-les-Plâtres

Le village, après avoir été appelé Griscium en 1092, Grisacium en 1249 puis, Grify, Grisie, Gresy devient Grisy-les-Plâtres en 1870. Grisy-les-Plâtres est implanté sur la butte d’Epiais-Grisy, dans un des pays du centre du bassin parisien "le Vexin français", délimité au sud par la vallée de la Seine, au nord par la cote du Vexin et la dépression située à son pied, à l’est par la vallée de l’Oise, enfin à l’ouest par la vallée d’Epte qui matérialise la frontière historique avec le Vexin normand.

La région, occupée très tôt par l’homme, quelque 300 000 ans avant Jésus Christ et par le peuple gaulois à partir du 6e siècle avant Jésus Christ est un territoire riche par son histoire, son patrimoine monumental, son cadre de vie rural, ses paysages variés et vallonnés qui ont inspiré de nombreux artistes, en particulier les peintres impressionnistes du 20e siècle.

L’occupation par les romains du pays et la construction de voies de communication, éloignées du cours des fleuves, ont permis l’implantation de communautés dans les lieux les plus reculés du pays, reliés entre eux par de nombreux chemins ruraux.

La population essentiellement agricole, habitait dans des "villae" qui comprenaient des bâtiments groupés autour de la demeure du maître.

Des ensembles plus modestes accueillaient des exploitations vinicoles, comme à Vallangoujard ou des lieux de culte, comme celui de Rhus. La forêt du Rosne abritait alors un grand nombre de hameaux situés près des sources de rivières comme à Berval.

La chaussée Jules César, grande voie romaine reliant Paris à Rouen fut doublée par une liaison de Pontoise à Gisors passant par Grisy-les-Plâtres. Cette construction serait à l’origine de la création du village par des habitants de Berval qui y construisirent le hameau de St Caprais.

Plus tard au temps des francs, Grisy les Plâtres comptait douze petites fermes que les invasions normandes avec ses pillages, incendies et ravages allaient chasser dans les profondes forêts du Beauvaisis et du Senlissois.
En 911, au lendemain du traité de St-Clair-sur-Epte coupant le Vexin en deux provinces "le Vexin français et le Vexin normand" les habitants, chassés de leurs hameaux, reviennent construire des habitations couvertes de chaume, entourées d’haies d’épines.

Au cours du Moyen âge, Grisy-les-Plâtres connaissait plus de douze seigneuries. Au 13e siècle le seigneur Dreux du Rosnel, le comte Jehan de Gisors seigneur de Chars, et les abbés de l’abbaye St-Martin à Pontoise allaient permettre la construction de l’église, placée sous le patronage de St-Caprais, fils d’un haut fonctionnaire romain martyrisé en 274 à Agen.

En ces temps, les brumes du moyen âge enveloppent l’histoire de Grisy-les-Plâtres.
Il s’agit alors d’un village comme des centaines d’autres, peuplés de paysans soumis à la dureté des temps et des mœurs de l’époque, puis pour terminer aux affres de la guerre de cent ans et d’épidémies de peste noire.
Pendant 17 ans le Vexin, dévasté dans ses biens et sa population va rester sous la domination anglaise; il faudra attendre 1441 pour que Charles VII, libère définitivement la ville de Pontoise.

La paix retrouvée, une fièvre de reconstruction et d’embellissement s’empare de la région. Chars, Livilliers, Génicourt, Epiais verront la construction de leur église. Malheureusement, les guerres de religion sèment la terreur, les bûchers s’allument, il faudra attendre la victoire d’Henri IV en 1594 pour retrouver la paix, ponctuée d’épidémies de peste, de mauvaises récoltes, et des dégâts collatéraux de la fronde durant quatre ans.

Du 16eme au 18ème siècle, il ne se passe rien ou presque dans les campagnes riches et labourées par les « manouvriers » du Vexin français. A Grisy les Plâtres, comme dans tout le Vexin à l’époque, les trois quart des terres appartiennent à la noblesse et au clergé, ainsi le prince de sang Louis François Joseph de Bourbon possède des terres autour du village.
Ces propriétaires louaient leurs terres à de grands fermiers qu’ils chargeaient de piloter les activités agricoles, d’élevage et de viticulture. Les manouvriers quant à eux, étaient de petits paysans qui ne possédant que leur maison et leur jardin et avaient le besoin de se procurer des ressources complémentaires, payées généralement en nature.
Ainsi, ils moissonnaient à la faucille, battaient le grain, exécutaient les gros travaux de ferme, enfin exerçaient une petite activité artisanale et se déclaraient charrons, savetiers, tailleurs d’habits, couvreurs de chaume...

C’est de cette période que datent la plupart des maisons rurales du village avec quelques remaniements ultérieurs, en particulier le remplacement systématique du chaume par la tuile imposé par le conseil municipal du village, en décembre 1844.

A la veille de la révolution, les abus dans la répartition des impôts, le prix excessif du blé, le rôle de certains curés, l’état déplorable des routes et chemins, les ravages causés par les nuisibles sont dénoncés dans les cahiers de doléances présentées pour le village par le sieur Lavoy Pierre à Pontoise le 2 mars 1789. La révolution a naturellement des échos dans le village : fuyant la terreur, son curé Jean-Baptiste Lefébure quitte sa paroisse pour émigrer en Angleterre d’où il revint en l’an XI.

En 1830 Grisy-les-Plâtres était le chef lieu de 11 communes voisines et abritait un bataillon de la garde nationale requis pour le maintien de l’ordre dans le canton.
Ce bataillon fut soustrait du village, treize ans plus tard au profit d’un corps de sapeurs pompiers, lui-même désarmé en 1852.

En 1870-1871, pendant toute la durée du siège de Paris, le village fut occupé par l’armée prussienne; le conseil municipal dut alors faire un emprunt pour subvenir à l’accroissement de ses charges. En 1876 après la victoire des républicains aux élections, la municipalité de l’époque construit la mairie actuelle et y loge l’école communale du village.

Du 7 novembre 1891 au 1er juillet 1948, Grisy-les-Plâtres est relié à Marines et Valmondois par la société des chemins de fer économiques et à Paris par les chemins de fer du nord. Cette évolution au contraire d’autres villages du Vexin français, n’aura pas une grande incidence sur la démographie et le commerce local. Pour 452 habitants en 1790, Grisy-les-Plâtres n’en compte aujourd’hui que 135 de plus. L’aspect général du village et de ses environs ont été préservés.
Mais avec l’arrivée des engins motorisés, l’implantation de la ville nouvelle de Cergy Pontoise, la proximité du RER, la vie quotidienne a profondément changé : des 11 fermes en activités après 1945, il en reste 2 dont la vocation actuelle est l’agriculture et l’élevage.

Infos pratiques

D’après "la petite histoire de Grisy" éditée par l’association pour la protection de Grisy-les-Plâtres et le guide du Vexin français édité par Valhermeil.